Voyage Corée du Sud : Au fil du train
Arrivée à Séoul après une douzaine d’heures de vol, je suis très impatiente de découvrir cette ville cosmopolite tellement lointaine pour une voyageuse européenne mais aussi très familière à travers des récits, des films ou encore des images à la télévision. L’aéroport ultra-moderne avec une signalisation efficace et intuitive pour les voyageurs. La personne de l’agence locale de NostalAsie m’attendait à la sortie avec une pancarte à mon nom et nous voilà sur la route qui m’emmène pour une brève mais sûrement belle aventure qui m’attend en Corée du Sud !
Je ne vois pas encore beaucoup de temples ni de parcs car Séoul est une vraie mégalopole. Avec ses neuf millions d’habitant, la superficie de la ville est de six cent kilomètres carrés, à peu près six fois Paris intramuros. Si Paris a comme repère la Seine, Séoul a le mont Namsan, la Montagne du Sud que l’on aperçoit où que l’on soit. Entre gratte-ciels et immeubles de grande envergure comme ce futuriste Dongdaemun Design Plaza, le dernier centre de congrès de Séoul, j’ai pu trouver mon chemin sans problème pour visiter les deux beaux palais impériaux, le Changdeokgung et le Gyeongbokgung. Fierté de la nation, écrins de sérénité, les Coréens les entretiennent avec goût et beaucoup d’amour. Au gré de la balade on ne se lasse pas de pagodons nichés sous les feuillages ou pavillons posés majestueusement au bord d’un lac… Par ici un toit avec des tuiles vernissées en bleu, là-bas un sous-toit en bois magnifiquement peint, on s’habitue petit à petit à une esthétique traditionnelle coréenne bien particulière et qui ne ressemble à aucune autres en Asie que j’ai bien eu l’occasion de visiter.
Une pause dans un de nombreux salons de thé sur la rue d’Insadong, dans la vieille ville, me permet de revoir tout l’itinéraire de mes jours suivants et repérer les points à visiter.
Ce matin, grand saut dans l’inconnu. Avec mon billet de train déjà réservé, j’ai hélé un taxi et le lui ai montré. Moyennant l’équivalent de quinze euros, me voilà à la Gare de Cheongnyangni d’où part mon train pour Gyeongju, capitale des dynasties de Shilla, principale ville touristique en Corée. Après un peu plus de deux heures de train à travers des paysages très montagneux qui caractérise la Corée du Sud, nous sommes arrivés à Gyeongju. Avec l’adresse de l’hôtel dans la vieille ville de Gyeongju écrit en coréen, un autre taxi me dépose devant mon hôtel en un rien de temps.
La vieille ville de Gyeongju est située à quelques kilomètres d’un complexe touristique très prisé par les Coréens autour du lac Pomun, on y accède par une route qui longe le parc national de Gyeongju. Toutefois, je préfère louer un vélo pour visiter les sites les plus célèbres, répertoriés par l’Unesco comme patrimoine mondial, tout de même, aux alentours de la ville : la Grotte Sokkuram, le temple Pulguksa… Ce soir, après un bain thermal public (appelé aussi onsen en Corée), complètement requinquée après une journée de marche et de vélo, je suis tentée d’aller manger sur les étâles du marché de Jungang, ouvert jusqu’à tard le soir. Nul besoin de parler coréen, les mets sont exposés sur chaque étale remplie des petits plats les uns sont plus appétissants que d’autres et il suffit de montrer ce qu’on veut pour être servi. Autour de moi, les jeunes, les moins jeunes, bande de copines ou encore couples s’installent, discutent, dégustent dans une superbe ambiance.
Je fais un aller-retour aujourd’hui en bus pour aller visiter le temple de Tongdosa, un des quatre plus grands temples de la Corée. Le temple est situé entre Gyeongju et Pusan, mais comme je repars le lendemain en train, je préfère le faire aujourd’hui. Tongdosa est un superbe temple situé en pleine nature, comme beaucoup d’autres temples célèbres de la Corée.
Je regrette tout de même de ne pas pouvoir aller à Haeinsa, le temple où le Tripitaka est conservé, car il aurait fallu à ce moment-là prendre un train d’abord pour Daegu. Je ferai mieux la prochaine fois. Vous vous demandez peut-être ce que cela peut bien être, le Tripitaka ? Ce sont des planches qui servent à imprimer des sutras bouddhiques, inventées par les moines coréens soixante-dix-ans avant Gutenberg…
Un petit train local m’emmène de Gyeongju à Pusan, dernière étape de mon voyage, 2e ville et plus grand port de Corée, situé face au Japon (Fukuoka est à deux heures en ferry). J’ai adoré l’ambiance du marché aux poissons de Tchalgachi ainsi que de nombreux clochers d’église qui tentent de concurrencer les immeubles modernes à Pusan.
Mon dernier trajet en train sera fait en KTX, le fameux TGV coréen pour revenir à Séoul. Aujourd’hui, dernière visite dans le show-room de Samsung où l’on apprend plein de choses sur l’intelligence artificielle… avant de m’envoler vers l’Europe. Avec une ferme intention : y retourner le plus vite possible.