Perchée à 1 500 mètres d’altitude dans les montagnes du nord du Vietnam, Sa Pa est cette petite ville de montagne qui attire les randonneurs et les amateurs de paysages en terrasses. Entre rizières sculptées à flanc de montagne, villages ethniques et sentiers de trek, l’endroit promet une belle parenthèse nature loin de l’agitation des grandes villes… mais proche des masses touristiques. De ce fait, est-ce que visiter Sa Pa et ses environs lors d’un voyage au Vietnam vaut encore le coup ? On vous raconte notre passage dans cette région du Haut Tonkin.

Visiter Sa Pa et ses environs : qu’est-ce qui vous attend là-haut ?
Le cadre et l’ambiance générale
Sa Pa se trouve à près de 1 500 mètres d’altitude et surplombe toute une région de rizières en terrasses, coincée entre les sommets brumeux et la frontière chinoise. La ville en elle-même est devenue assez touristique (on ne va pas vous mentir), avec son lot d’hôtels, de restaurants et de boutiques pour voyageurs. Mais c’est surtout le point de départ idéal pour explorer les alentours, là où ça devient vraiment intéressant.
Le gros atout de la région ? Les villages de la vallée de Muong Hoa, comme Y Linh Ho, Ta Van et Lao Chai, où s’étendent les plus belles rizières en terrasses de Sa Pa sur près de 1 000 hectares. C’est là que vous croiserez les minorités ethniques Hmong, Dao, Tay et Giay qui cultivent le riz depuis des siècles selon des techniques traditionnelles.
Et puis il y a le Fansipan, qu’on surnomme le « toit de l’Indochine » avec ses 3 143 mètres. Depuis 2016, un téléphérique vous y emmène en une quinzaine de minutes (bon, on perd un peu le côté aventure, mais la vue reste impressionnante). Pour les plus aventureux, vous pouvez également prendre le temps de tenter l’ascension, mais comptez minimum deux jours (peut-être trois) pour atteindre le sommet !

Les activités et points d’intérêt
Evidemment, vous vous doutez bien que si Sa Pa et sa région sont si touristiques, c’est qu’il y a de nombreuses choses à y faire ! Voici quelques idées si vous comptez visiter Sa Pa et sa région !
Les randonnées dans les rizières restent l’activité numéro un à Sa Pa. Vous pouvez partir pour quelques heures ou plusieurs jours. Les sentiers serpentent entre les terrasses vertes (ou dorées selon la saison), traversent des hameaux et longent des cours d’eau. C’est physique par moments, mais les paysages valent l’effort.
Les villages ethniques méritent vraiment qu’on s’y attarde. Cat Cat, le plus proche de Sa Pa (à environ 3 km), est facile d’accès mais aussi le plus fréquenté. Plus authentiques, les villages de Ta Van, Lao Chai (qu’on recommande) ou encore Ta Phin permettent de découvrir l’artisanat local, notamment le tissage et la teinture indigo. Attention quand même : dans certains villages très touristiques, vous serez sollicités pour acheter des souvenirs. C’est parfois un peu insistant… mais ça reste bon enfant !
Les marchés ethniques des environs offrent une vraie immersion culturelle. Chaque jour a son marché dans la région : Ban Cam le mardi, Cao Son le mercredi, Lung Khau Nhin le jeudi, Can Cau le samedi et Bac Ha le dimanche. C’est là que les différentes ethnies se retrouvent pour échanger produits, nouvelles et… vêtements colorés. Le marché de Bac Ha du dimanche, certainement le plus connu, est particulièrement animé (et photogénique aussi de fait).
Le mont Fansipan, si vous avez envie de dire que vous êtes montés au sommet le plus haut d’Indochine, se fait maintenant facilement en téléphérique. Comme indiqué plus haut, pour les puristes, il reste possible de le gravir à pied en deux ou trois jours, mais préparez-vous à suer un peu…

Infos pratiques pour organiser votre visite à Sa Pa
Comment y aller depuis Hanoi ?
Pour visiter Sa Pa, la plupart des voyageurs arrivent depuis Hanoi, la capitale du pays, située à environ 320 km au sud-est. Vous avez alors plusieurs options :
Le train de nuit reste le moyen le plus prisé. Départ de Hanoi en fin de soirée, arrivée à Lao Cai (la ville au pied des montagnes) au petit matin. De là, comptez 1h de route en bus ou minivan pour rejoindre Sa Pa. C’est économique et ça permet de ne pas perdre une journée de voyage (même si le sommeil en couchette, c’est… disons relatif ! Après, en toute honnêteté, les trains de nuit au Vietnam sont assez « confort », du moins, mieux que nos Intercités en France).
Le bus direct (environ 6h de trajet) est une alternative si vous préférez voyager de jour. Plusieurs compagnies font la liaison quotidiennement.
Pour les budgets (bien) plus confortables, des services de voiture privée permettent de monter à Sa Pa à votre rythme, avec des arrêts photos en chemin.
Quand visiter Sa Pa ?
Les deux meilleures périodes sont de septembre à novembre et de mars à mai, lorsque la météo de Sa Pa est stable. En journée, le soleil est souvent au rendez-vous, même si les nuits restent fraîches.
Le printemps (mars à mai) offre un climat doux avec des températures entre 15°C et 25°C, une nature en floraison et un ciel souvent dégagé, idéal pour les randonnées et la photographie. C’est aussi la période où le riz commence à être repiqué dans les terrasses.
L’automne (septembre à novembre) présente un autre spectacle : les rizières prennent des teintes dorées avant la récolte. La lumière est souvent magnifique pour les photos.
Nous vous recommandons d’éviter l’été et l’hiver. L’été (juin à août) correspond à la saison des pluies avec une humidité importante. Les sentiers peuvent devenir boueux et glissants. L’hiver (décembre à février) est froid avec des brouillards fréquents qui masquent les paysages.
Ce qu’il faut prévoir
Niveau équipement : de bonnes chaussures de randonnée (indispensables, on ne va pas à Sa Pa pour ne pas randonner), des vêtements en couches (il peut faire 10°C le matin et 25°C l’après-midi), un imperméable même hors saison des pluies (le temps change vite en montagne), et de la crème solaire.
Côté hébergement : si vous prévoyez de voyager en haute saison, contactez nous bien à l’avance car beaucoup de logements sont vite complets… Par ailleurs, pour une expérience plus authentique, le principe de « homestays » existe dans les villages. Le confort est généralement basique mais convivial, et ça permet de vraiment partager le quotidien des familles locales.
Budget : prévoyez de la monnaie locale. Dans les villages reculés, les cartes bancaires ne passent pas toujours.

Notre périple de 5 jours dans la région de Sa Pa
Arrivée et premier contact avec Cat Cat
Nous voilà débarqués à Sa Pa un matin de septembre après une nuit en train depuis Hanoi. On pose nos sacs dans l’hébergement que nous avons choisi et on file vers le village de Cat Cat pour se dégourdir les jambes.
La descente jusqu’au village se fait tranquillement (attention, il faudra remonter après). Le chemin pavé serpente entre les maisons en bois traditionnelles et les échoppes d’artisanat. On croise pas mal de touristes, c’est vrai, mais aussi des femmes Hmong qui tissent devant leur maison, des enfants qui jouent et quelques buffles qui se prélassent dans la boue.
La cascade au bout du village mérite le détour (même si franchement, on a vu plus impressionnant). Par contre, l’ancienne centrale hydroélectrique construite par les Français a un certain charme avec ses vieilles turbines rouillées au milieu de la végétation. Nous remontons en fin d’après-midi, et là on comprend pourquoi tout le monde descend le matin : la montée est… un peu rude.

Trek vers Lao Cai et Ta Van
Le lendemain, départ tôt pour une « vraie » journée (plutôt deux) de randonnée. On a pris un guide local (fortement recommandé, parce que les chemins ne sont pas toujours évidents) qui nous emmène vers la vallée de Muong Hoa. Direction Lao Cai et Ta Van, deux villages Hmong et Giay moins touristiques que Cat Cat.
La première heure de marche nous fait traverser des rizières qui descendent en cascade le long de la montagne. C’est exactement ce qu’on était venus chercher : ces terrasses sculptées à la main qui suivent le relief, le vert éclatant du riz, et au loin, les sommets qui percent les nuages.
À Lao Chai, on s’arrête chez une famille pour le déjeuner. Riz, légumes du jardin, porc grillé… simple mais très bon. L’après-midi, on continue vers Ta Van où on dort en homestay. Pas de wifi, pas de douche chaude (enfin si, mais tiède), mais une vraie immersion dans le quotidien des villageois.

Poursuite du trek et marché de Bac Ha
On quitte Ta Van après le petit-déjeuner (café au lait et beignets de banane) pour continuer notre trek. Aujourd’hui, on traverse des ponts suspendus au-dessus de rivières turquoise, on grimpe des chemins boueux (les chaussures en prennent un coup), et on croise des femmes qui descendent des montagnes avec d’énormes fagots de bois sur le dos.
En milieu d’après-midi, on remonte vers Sa Pa pour se doucher et se changer, car demain c’est dimanche : jour du marché de Bac Ha. On décide de partir en fin de journée pour être sur place au petit matin.
Le lendemain à l’aube (enfin, 6h du mat’, c’est tôt pour nous), on débarque au marché de Bac Ha. Des dizaines d’ethnies différentes, reconnaissables à leurs vêtements traditionnels colorés, s’affairent entre les étals. On y vend de tout : buffles, cochons, poulets vivants, tissus, bijoux, légumes, plantes médicinales… L’ambiance est bruyante, vivante, authentique.
On se balade pendant deux bonnes heures, appareil photo en main (mais toujours en demandant l’autorisation avant de photographier les gens, c’est la base). Certains vendeurs prennent leur pause-café assis par terre, d’autres négocient le prix d’un buffle pendant que les enfants courent entre les stands. Une très bonne expérience !

Ascension du Fansipan (version téléphérique)
Pour notre dernier jour, on s’offre l’ascension du Fansipan. Bon, on triche : on prend le téléphérique. Quinze minutes de montée au-dessus des forêts de bambous et des vallées embrumées. Arrivés là-haut, on grimpe encore 600 marches jusqu’au sommet (oui, même avec le téléphérique, il faut quand même un peu mériter la vue).
À 3 143 mètres, on est au point culminant de l’Indochine. Le vent souffle fort, il fait froid, mais par chance, les nuages se dégagent quelques minutes et nous offrent une vue panoramique sur les montagnes à perte de vue. Il y a un complexe religieux au sommet avec des pagodes et des statues de Bouddha, mais bon, la nature autour reste impressionnante.
On redescend en début d’après-midi, juste à temps pour récupérer nos affaires et prendre le bus de nuit qui nous ramène à Hanoi. Fatigués mais contents de cette escapade montagneuse.

Et alors, visiter Sa Pa (et surtout sa région alentour), ça vaut le coup ? Franchement… Oui, vraiment ! Certes la ville en elle-même est devenue très touristique, certes il y a du monde dans les principaux endroits à découvrir, mais il faut dire que les alentours ont su conserver un charme certain ! Les rizières en terrasses sont magnifiques, les rencontres avec les minorités ethniques enrichissantes (à condition de respecter leur mode de vie), et les randonnées permettent de déconnecter complètement !
Quelques conseils pour finir : sortez des sentiers battus quand c’est possible, prenez le temps de discuter avec les locaux, de voyager… Sa Pa est un endroit superbe qui mérite qu’on s’y attarde quelques jours pour vraiment en profiter.
Alors ? Envie de découvrir les montagnes du nord du Vietnam ? Contactez nos experts pour organiser votre voyage sur mesure à Sa Pa et au Vietnam. On vous aide à construire un itinéraire qui vous ressemble, loin des circuits trop classiques.




